CéphaléeClic

AIDE DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE DES CÉPHALÉES POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

LinkedIn
drapeaux rouges

Céphalée inhabituelle (>7j), non récemment aggravée

Cette entité nécessite la réalisation d’explorations complémentaires dans le cadre d’une consultation rapide en soins primaires

Management des céphalées vues en urgence selon la SFEMC
Management des céphalées vues en urgence selon la SFEMC

En l’absence d’une cause générale bénigne manifeste, l’interrogatoire et l’examen clinique (avec fond d’œil) permettent de rechercher des signes d’HTIC (céphalées plus intenses le matin au réveil, vomissements, flou visuel, éclipses visuelles, œdème papillaire) qui font suspecter un processus expansif intracrânien ou des cervicalgies qui font évoquer une dissection des artères cervicales.

IRM cérébrale et cervicale avec séquences T1, T2, FLAIR, T1 injectée, T2*, T1 FatSat et ARM-TSA à la recherche d’une prise de contraste, de signes de TVC, d’un saignement ou d’une dissection doit être réalisée (accord d’experts).

En l’absence d’urgence préférer la réalisation d’une IRM si son accessibilité est aisée. Dans le cas contraire réaliser un scanner cérébral sans puis avec injection (accord d’experts).

Si l’imagerie n’apporte pas d’élément étiologique et en l’absence d’argument pour une hypotension intracrânienne spontanée (céphalée orthostatique), une PL avec aiguille atraumatique (25G) pourra être discutée, à la recherche d’une méningite ou d’un trouble de la pression du LCS (accord d’experts). En cas de suspicion d’hypotension intracrânienne une IRM cérébrale devra être privilégiée, puis en l’absence de CI, la PL comprendra une mesure de la pression d’ouverture du LCS en décubitus latéral (manométrie ou tubulure PSE : hypotension <6 cmH2O ou hypertension >25 cmH2O chez l’adulte et >28 cmH2O chez l’enfant). Dans le cadre d’une HTIC il coexiste habituellement un œdème papillaire visible au FO et l’IRM peut retrouver des aspects typiques. (accord d’experts).

En cas d’imagerie n’apportant pas d’élément utile une analyse du LCS avec mesure de pression + un fond d’œil en milieu spécialisé devront être réalisés (accord d’experts).

Messages clés

  • Patient ≥50 ans : bilan biologique systématique (NFS, ionogramme sanguin, urée, créatinine, bilan hépatique et CRP). Syndrome inflammatoire biologique = artérite à cellules géantes a priori (maladie de Horton) (accord d’experts)
  • Une céphalée habituelle, d’intensité plus forte ou ne cédant pas à la prise du traitement habituel correspond le plus souvent à une céphalée primaire réfractaire : les examens complémentaires sont inutiles si l’examen clinique est normal
  • D’autres examens peuvent être réalisés au cas par cas notamment si la douleur persiste et un avis spécialisé est alors nécessaire

Bibliographie

Moisset X et al. Recommandations pour la prise en charge d’une céphalée en urgence. Revue Neurologique. Paris : Elsevier Masson. Jan 2013;169(1):14-29.

Chen SP et al. Magnetic resonance angiography in reversible cerebral vasoconstriction syndromes. Ann Neurol. 2010 May;67(5):648-56.

Lee MJ et al. Blood-brain barrier breakdown in reversible cerebral vasoconstriction syndrome : Implications for pathophysiology and diagnosis. Ann Neurol. 2017 Mar;81(3):454-466.

Ducros et al. The clinical and radiological spectrum of reversible cerebral vasoconstriction syndrome. A prospective series of 67 patients. Brain. 2007 Dec;130(Pt 12):3091-101.

Headache Classification Committee of the International Headache Society (IHS). The International Classification of Headache Disorders, 3rd edition (ICHD-3). Cephalalgia. 2018 Jan;38(1):1-211.

www.antibioclic.fr